Histoire et patrimoine /
Hommage aux morts pour la France de Serre Nerpol

Hommage aux morts pour la France de Serre Nerpol

Commémoration du 11 Novembre :

Depuis leur retour du front, les survivants de la Grande Guerre ont porté le souvenir des combattants lors des commémorations du 11 novembre. Depuis 2008, plus aucun survivant ne peut témoigner. Désormais, il appartient à toute la communauté et aux enseignants d’assumer la transmission de l’Histoire et de la Mémoire de ces évènements aux générations futures afin que tous les enfants de France et d'ailleurs, morts aux combats ne soient pas oubliés. C’est pourquoi aujourd’hui pour que la jeune génération sache que ces noms cités le 11 novembre correspondent tous à des personnes sur lesquels nous ne pouvons pas mettre un visage mais nous pouvons leur rendre hommage en se rappelant de leur parcours sommairement au milieu de cette guerre et de la manière dont ils nous ont quitté. Beaucoup d’entre eux ce sont retrouvés au milieu de combats qualifiés aujourd’hui de "boucherie" et dont on ne peut même pas imaginer les souffrances endurées physiquement et psychologiquement.

Nous avons une pensée pour les enfants de Serre-Nerpol tués à l’ennemi en 1914-1918 :

Pour personnaliser ses noms inscrits sur le monument et pour leur rendre hommage :

BESSON Lucien

Né le 23 juillet 1880, décédé le 15 octobre 1918 à la Veuve à Chalon sur marne (Marne) des suites de maladie contractée en service

BLAIN Paul

Soldat du 22ème régiment d’infanterie- Prisonnier au camp de guerre de Cassel

Décédé des suites de ses blessures à Niederzwehen le 25 avril 1915 à l’âge de 32 ans

CAILLAT Alfred

Soldat au 106ème régiment territorial 6ème compagnie décédé le 23 octobre 1916 à la Panne Ambulance Océan à l’âge de 41 ans

CARRU Emile, né le 20 juillet 1887 à Serre Nerpol, tué à l’ennemi le 28 mai 1917 près de Glennes dans l’Aisne

CHAVAT Albert

Croix de Guerre soldat de 2ème classe 149ème régiment infanterie décédé en avant d’Etray Sainte Restitue dans l’Aisne le 28 mai 1918 d’une balle dans le cœur.

CHEVALLIER Auguste

Soldat au 4ème régiment de génie 3è bataillon, décédé le 31 mars 1915 à St Dié dans les Vosges

DETROYAT Achille

Soldat au 4ème régiment de génie décédé de ses blessures de guerre le 17 août dans l’ambulance 11/13 à l’âge de 37 ans à Brocourt dans la Meuse

DETROYAT Régis

Soldat de 2ème classe au 42ème régiment d’infanterie coloniale décédé des suites de ses blessures de guerre le 05 novembre 1916 à MarcelCave les buttes dans la Somme à l’âge de 22 ans

GELAS Camille, né le 08 décembre 1884 à Serre Nerpol, soldat au 38ième régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 02 octobre 1918 à Marvaux –Vieux dans les Ardennes

GELAS Louis (Pierre Louis) né le 04 mars 1881 à Serre Nerpol, soldat au 141ième régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 24 septembre 1914 à Lihons dans la Somme

GERBERT Auguste Célestin, né le 22 novembre 1897 à Romans/Isère, 2ème classe au régiment d’infanterie coloniale, décédé des suites de blessures le 15 octobre 1917 au centre hospitalier de Souilly dans la Meuse.

GIROUD Joseph

Soldat du 8ème régiment colonial tué à l’ennemi le 27 mai 1915 à Seddul-Bahr en Turquie à l’âge de 27 ans

GUILLERMOND Constant

Soldat 2ème classe au régiment d’infanterie, disparu aux combats de Foucaucourt dans la Somme le 07 octobre 1914, retrouvé dans le champ de bataille de Chevignes dans la Somme à l’âge de 33 ans.

MARION Michel

Caporal à la 3ème compagnie du 105ième régiment d’infanterie décédé d’un éclat d’obus le 10 décembre 1916 à Avocourt dans la Meuse à l’âge de 40 ans.

MATRAIRE Joseph

Tué à l’ennemi le 26 septembre 1915 à Souain dans la Marne à l’âge de 22 ans (disparu)

MENTAZ-BERTHON Victor

Décédé le 03 octobre 1914 à Fontaine le Cappy dans la Somme à l’âge de 34 ans

SERRIERE Paul

Soldat de 2ème classe 140ième régiment d’infanterie, décédé d’une balle dans la tête sur le champ de bataille à la Croix Idoux dans les Vosges le 06 septembre 1914

TANCHON Louis né le 16 mars 1891 à Serre-Nerpol, soldat au 99ième régiment d’infanterie, décédé des suites de blessures dans l’ambulance N°7 à Harbonnières dans la Somme le 08 octobre 1914, inhumé à la Nécropole nationale de Dompierre (Somme)

Et pour ceux Tués à l’ennemi en 1939-1945 :

BONNETON Louis – : né le 28 juin 1903 à Saint Sauveur, domicilié à Serre Nerpol, soldat de 2ème classe à la 617ème compagnie du train. Epoux de Charlotte Tribouiller domicilié à Serre Nerpol

CARTIER Marcel – Né le 18 juillet 1921 à Serre Nerpol, il fait partie des fusillés du Vercors à Beauvoir en Royans le 20 juillet 1944.

GERBERT Charles

Caporal au 5ème bataillon d’infanterie coloniale décédé le 27 janvier 1940 au Maroc

GIROUD Roger : né le 13 septembre 1924 à Chasselay, domicilié à Serre Nerpol, soldat au 4ème bataillon de marche rattaché à la 2ème brigade Française libre, il est mort pour la France dans le bas Rhin tué par un éclat d’obus le 27 janvier 1945 à Illwald.

Un peu d’histoire :

Tous ces hommes morts au combat ou de leurs suites sont décédés dans le secteur de ces grandes batailles principalement dans la Marne, les Vosges, la Meuse, la Somme, en Allemagne, et dans l’Aisne. Ces soldats des tranchées ont vécu dans des conditions épouvantables, les poux, les puces, les rats et ils pouvaient au fil de leur avancement ou de leur recul se trouver parfois à des lieux du combat initial et ainsi être retrouvé mort à des kilomètres. Ils ont connu la faim, certains furent gazés, nous ne pouvons aujourd’hui imaginer ce qu’ils ont du endurer à cette époque.

A tel point qu’une chanson (créée par les soldats) a vu le jour ces années là et elle fut Vivement condamné par les autorités militaires (qui offrirent une petite fortune à celui qui en dénoncerait l'auteur) elle fut connue sous plusieurs noms dont : "Les sacrifiés", "Sur le plateau de Lorette" et "La chanson de Lorette".

Elle demeure, aujourd'hui la chanson-type de l'antimilitarisme.

Le texte fait référence aux combats de 1917 au Chemin des Dames (Aisne). Le "plateau" dont il est question est le plateau de Californie qui surplombe le village de Craonne, théâtre des combats parmi les plus violents dans les premiers jours de l'offensive Nivelle du 16 avril 1917. Celle-ci avait pour but d'entraîner la "percée" des lignes allemandes et, en rompant avec la guerre des tranchées, de permettre une victoire française. La force des positions allemandes sur les hauteurs ainsi que la démesure du plan entraînèrent un échec complet. Par la suite, dans un contexte marqué par le limogeage de Nivelle, la première Révolution russe et une importante série de grèves à l'arrière, des refus collectifs d'obéissance (on parle des "mutineries") éclatent dans plus de la moitié des unités combattantes. C'est à cette indiscipline que fait allusion le dernier couplet qui assure que "les troufions [les soldats] vont tous se mettre en grève". Il faut noter que certains soldats eux-mêmes employèrent le vocabulaire de la grève lors des mutineries. L’un d'eux écrit: "Il y a un peu de scandale en ce moment et c'est un peu général partout. Un certain genre de grèves, quoi!" (Rapport du contrôle postal, 9 juin 1917, archives du SHDT 16N1521).

Cependant, le texte, fruit d'une élaboration lente et de l'amalgame de plusieurs versions, ne fait pas référence qu'à l'échec de 1917. Il contient aussi des allusions au quotidien des tranchées: le moment crucial de la "relève" qui signifie la fin du danger pour les uns et le risque de mort pour ceux qui "vont chercher leur tombe", la permission qui permet de voir les "embusqués" (pour les combattants, les hommes échappant indûment au conflit) sur les "boulevards" parisiens; l'opposition souvent fortement ressentie (mais grossie pour les besoins de la chanson) entre civils protégés ("civelots") et fantassins exposés ("purotins").


Paroles

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.

Refrain
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés !

C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

au Refrain

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,

Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Refrain
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !